samedi 19 novembre 2011

Taxi s'il vous plait



DRIVE, to drive, conduire.

Voilà le titre, contenu contenant, la forme du film.

Écrit en rose.

En rose parce que c'est rempli de guimauve, bons sentiments d'un chevalier Clint Dean amoureux d'une veuve blonde et de son orphelin.
Comme il est mignon quand il la regarde de ses grands yeux impassibles chargés de pathos, comme il est gentil quand il propose son aide, comme il est délicat quand il porte l'enfant endormis dans ses bras jusqu'au lit.
De moelleux sentiments, servis sur des nappes de synthétiseur acidulées, vieil hommage, kitsch à plein temps.

C'est écris en rose et il y a un scorpion doré sur sa veste fétiche. Et sa veste se tache de sang. Le sang reste. Sous les semelles de chaussures, à travers la cervelle de mademoiselle Blanche. Du sang, du rose. Violentes friandises. Montées de tensions, entre deux coups de frein.
La voiture avance, la voiture s'arrête.
L'equilibre n'est pas rompus, assez de globules rouges, assez de sucre rose.

C'est écris en rose sur fond noir, police manuscrite. Les choses sont faites à la main, maison. Réellement faites. Sans éclats d'artifices, mais avec éclats de carrosserie. Tuer quelqu'un ca veut dire tuer un humain. Les voitures ne sont pas des boules de billards. Et la police n'est pas un liste de figurant inoffensif à abattre pour augmenter l'hemoglobine.

C'est écris en rose sur fond noir, comme on l’écrivais dans les années 80. C'est ecris DRIVE.

Et le monsieur conduit, toujours concentré, impassible ou presque, ne parle que peu parcequ'il conduit, essaye de suivre les lignes blanches, mais doit sans cesse devier, fonce au feu vert, freine au feu rouge, ou s'il le faut, accéllère au rouge, se noie dans le rouge. 
Le monsieur conduit.
On aurait aimé le voir conduire sur de plus longues distances, de plus longs plan.
Le monsieur conduit.
Nous sommes arrivés. C'est ici.


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